Et maintenant, la thèse en bref

Cette étude se fixe un double objectif, à savoir : apprécier l’importance que des ex apprentis accordent à l’apprentissage et à l’exercice d’un métier qui lui est consécutif (a) et (b) comprendre la satisfaction que des ex-apprentis éprouvent à l’égard des conditions de vie que leur procure le métier appris et exercé. L’étude s’appuie sur un terrain fait d’ex-apprentis et retrouvés dans leurs milieux de formation et de travail actuel. De l’analyse phénoménologique de leur récit d’insertion transparait leur adhésion à des valeurs (extrinsèques, intrinsèques et neutres), une agencéité marquée pour transformer ces valeurs en réalités de vie et une satisfaction globale face à leurs conditions de vie actuelles. Ces résultats laissent penser que pour les ex-apprentis le travail indépendant face à la crise de l’emploi salarié constitue une aubaine au mieux ou un pis-aller à défaut. La satisfaction à l’égard des conditions de vie est analysée en composantes suivant la grille de perception de L’Écuyer, à l’aide du logiciel MAXQDA. Les catégories primordiales révélées comme éléments de la réussite de leur insertion sont : la possession d’objets (biens), le fait de paraître décemment en public, les conditions physiques et la santé, l’autonomie, la sécurité face aux contraintes de la vie, leurs rôles et leurs statuts, la coopération et la confiance, l’altruisme et la solidarité, la compétence et leurs aptitudes. La décomposition des ces catégories en structures et en sous-structures permet de ressortir que chez les ex-apprentis hommes deux structures apparaissent au premier ordre. : le soi matériel et le soi adaptatif. La “référence à l’autre”, les préoccupations et attitudes sociales des autres ainsi que l’identité de soi sont pour eux des sous-structures de second ordre. Seule la structure “soi personnel” est située au premier ordre par les ex-apprentis femmes tandis que les structures “soi matériel”, “soi adaptatif” et “soi social” sont placées au second ordre. Ainsi, pour les ex-apprentis femmes, le soi somatique occupe le premier ordre pendant que pour les hommes, il s’agit plutôt des actions du soi et du soi possessif.